Intéressé par la macro photographie ? Je vous explique tout ce que vous avez besoin de savoir pour débuter dans la photo macro avec le matériel, les réglages, et les solutions aux problèmes que vous risquez de rencontrer
La MÉTHODE en 7 étapes pour réussir toutes vos sessions photos (GUIDE GRATUIT)
Si disponible des liens affiliés sont utilisés dans cet article.
Aujourd'hui nous allons parler de photo macro, vous savez les photos permettant d'avoir de très gros plans sur des objets tout petits comme des insectes ou encore des fleurs.
La photo macro est un domaine qui inspire de nombreux photographes notamment les photographes débutants, mais c'est aussi un domaine qui requiert quelques techniques spécifiques ainsi que du matériel particulier.
Je vais vous montrer dans cette vidéo comment faire de la photo macro, avec le matériel que vous aurez besoin, vous verrez qu'on peut faire de la macro avec un petit budget, nous verrons aussi les principales problématiques que vous rencontrerez pour vos photos macro et je vous donnerai quelques solutions.
Mais avant tout, voyons ensemble ce qu'est exactement la macro photographie.
Vous me direz certainement qu'il s'agit d'une photo d'un objet réalisée en très gros plan.
Ce n'est pas complètement faux mais pour être plus précis, il s'agit d'une photo réalisée avec un grandissement de minimum x1.
Alors là vous risquez de me dire, mais c'est quoi le grandissement, il s'agit simplement du rapport entre la taille de l'image de l'objet sur le capteur de votre appareil photo par rapport à la taille réelle de cet objet.
Voyons tout de suite avec un exemple.
Grandissement 1 pour 1 (ou 1x)
Imaginez que vous prenez en photo un objet qui mesure 1cm.
Si l'image de cet objet sur le capteur de votre appareil photo mesure également 1cm, nous avons alors un grandissement ou encore facteur de grandissement de x1.
Vous verrez également écrit sous la forme 1:1 (1 pour 1).
Grandissement 1 pour 2 (ou 0.5x)
Si maintenant votre objet d'1cm mesure sur votre capteur plus que 0.5cm, donc plus petit, nous avons alors un facteur de 0,5x ou encore 1:2.
Et dans ce cas, on ne parle plus vraiment de macro, mais plutôt de proxy photographie.
Pour résumer, si vous avez un facteur de grandissement :
Plus ce facteur de grandissement sera important, plus l'effet de gros plan ou encore de grossissement sera important.
Je vous invite à regarder pour chacun de vos objectifs, quel est son facteur de grandissement. Vous trouverez souvent cette information dans les spécifications techniques du constructeur.
Mais au-delà de cette définition très technique, par abus de langage, vous pourrez dire qu'il s'agit de photo macro même si vous n'est pas réellement à un rapport de 1:1.
Maintenant que vous savez quel paramètre vous permettra d'avoir des photos en plus au moins gros plan, voyons quel est le matériel nécessaire pour y arriver.
Vous allez surement me demander, faut-il un appareil photo spécial pour faire de la macro photographie ?
La réponse est NON et vous le verrai juste après, ce n'est pas l'appareil qui vous permettra de faire ou non de la macro.
Il vous suffira d'avoir un appareil photo de type reflex ou hybride, quel que soit la taille du capteur, c'est à dire micro 4/3, APS-C ou plein format.
En effet, c'est plutôt ce que vous allez raccorder à votre appareil qui vous permettra d'atteindre ce fameux facteur de grandissement pour réaliser des photos macro.
Et pour cela il existe différentes solutions que je vais tout de suite vous exposer.
Bague d'inversion
La première solution qui est de loin la moins onéreuse, c'est d'utiliser une bague d'inversion.
Il s'agit d'un petit adaptateur qui vous permet de monter votre objectif à l'envers sur votre appareil photo, avec d'un côté une partie qui se branche sur la monture de votre boitier et de l'autre un filetage qui se vissera comme un filtre sur l'avant de votre objectif.
Bague d'inversion avec un 50mm
Cela peut paraitre surprenant comme solution, mais si vous réfléchissez bien au principe d'un objectif standard, c'est de prendre une grande scène en entrée et de la réduire pour l'enregistrer sur l'image en plus petit.
Donc du coup, en inversant l'objectif, nous aurons l'effet inverse, le sujet apparaitra plus grand.
Les avantages de cette solution c'est que tout d'abord cela ne coute pas très cher, comptez une dizaine d'euros.
Et deuxièmement, la bague d'inversion permet d'avoir un grandissement de l'image assez intéressant. D'ailleurs il sera encore plus important si vous utilisez des petites focales.
Mais il y a quand même quelques inconvénients.
Le premier, c'est quand retournant l'objectif, on perd le pilotage de toutes les fonctions de l'objectif, comme la configuration du diaphragme, ou encore la mise au point ainsi que la stabilisation si l'objectif en dispose.
Il existe tout de même des versions plus évoluées de bague d'inversion, avec la possibilité de conserver les fonctions de l'objectif, mais cela coutera plus cher.
Autre contrainte, c'est que la bague d'inversion dépend de la taille de filtre de l'objectif et donc elle ne sera sans doute pas compatible pour tous vos objectifs.
Autre problème, c'est quand retournant votre objectif, vous risquez de laisser entrer de la poussière à l'intérieur ce qui peut être assez embêtant.
Lentille close-up
L'autre solution pour faire de la macro, c'est d'utiliser des lentilles close-up ou encore appelées bonnettes macro.
Il s'agit d'un filtre qui viendra se visser sur l'avant de votre objectif et qui agira un peu comme une loupe.
Ces bonnettes macro existent avec différents facteurs de grandissement qu'on appelle dioptrie et vous verrez souvent des valeurs entre +2 et +8.
Il est possible de les empiler pour obtenir un effet plus important et vous aurez un meilleur résultat sur des objectifs à longue focale.
Même si cette solution est facile à utiliser et pas très onéreuse, selon les modèles, elles peuvent dégrader la qualité de vos photos en ajoutant par exemple du flou, des aberrations chromatiques ou encore des déformations.
Je vous conseille donc plutôt d'acheter des modèles plus haut de gamme (comme NiSi ou Raynox) sinon vous risquez d'être déçu par le résultat.
Autre limitation des bonnettes macro, c'est qu'une fois vissé sur votre objectif, il ne sera plus possible d'effectuer la mise au point à l'infini. Vous serrez donc obligé de l'enlever pour effectuer des photos normales à nouveau.
Il faudra aussi bien penser à la taille du filtre selon vos objectifs, ou alors il faudra utiliser des bagues de réduction.
Tubes d'extension
Passons à une autre solution qui pour moi est la mieux adaptée pour le photographe qui veut débuter en macro photographie, c'est les tubes d'extension ou encore appelés bagues allonges.
Il s'agit de tubes creux qui viendront s'intercaler entre votre objectif et le boitier.
L'objectif des tubes d'extension et de rallonger le tirage mécanique, c'est à dire la distance entre votre objectif et le capteur, ce qui permet de réduire la distance minimale de mise au point et donc d'avoir un grandissement plus important.
Objectif 50mm avec 3 tubes d'extension
Vous trouverez souvent ces tubes d'extension venus par lot de 3, avec différentes épaisseurs, ce qui permettra d'adapter selon le niveau souhaité.
Cette solution a de nombreux avantages, déjà elle ne crée pas de perte de qualité optique, et en plus, ils ne coutent pas trop cher. Compter environ quelques dizaines d'euros.
Là aussi faites attention à ne pas prendre les premiers prix. Il faudra s'assurer qu'ils soient robustes, avec des montures métalliques et surtout, avec les connections pour ne pas perdre le pilotage de votre objectif depuis le boitier.
Mais cette solution n'est pas parfaite, puisqu'avec les tubes d'extension, vous perdrez la mise au point à l'infini.
Vous allez aussi remarquer une perte de lumière, surtout si vous empiler plusieurs tubes.
Et vous serez parfois obligé de vous rapprocher très près de votre sujet, ce qui peut être gênant par exemple pour des photos d'insectes.
Nous verrons plus bas lors des tests l'effet de chaque épaisseur de tube d'extension, mais pour la petite astuce, vous pouvez facilement calculer le grandissement du tube d'extension en divisant l'épaisseur par la longueur focale de votre objectif.
Dernière solution et bien entendu la plus efficace pour faire de la photo macro, c'est d'utiliser directement un objectif macro.
Ces objectifs ont un grandissement minimum de 1:1, et certains modèles qui peuvent aller beaucoup plus haut.
Avec ce type d'objectif vous aurez aucun problème de qualité et chaque constructeur dispose de ce type d'objectif dans son catalogue.
Par exemple chez Canon, le fameux 100mm macro qu'on retrouve en version standard ou en version L, il offre un rapport de 1:1.
Ce modèle a l'avantage de faire de la macro, mais peut être aussi utilisé pour des photos classiques, comme du portrait.
Il y a aussi d'autres modèles encore plus spécifiques, comme le Canon MP-E 65 qui offre un grandissement variable entre 1x et 5x, par contre il sera limité qu'à de la macro.
Le principal inconvénient des objectifs macro, c'est leur prix. Mais si vous êtes vraiment intéressé par la macro photographie, vous pouvez aussi vous orienter vers des marques alternatives comme Laowa, qui réalise des objectifs spécifiques macro plus abordables.
Maintenant que nous avons vu les différentes solutions pour réaliser des photos macro, je vais vous montrer quelques tests de résultat.
Pour cela je vais utiliser cette petite figurine qui mesure environ 2cm de haut, et je vais utiliser un appareil Canon au format APS-C.
Le modèle pour les tests
Pour chacun des tests, je vais calculer le grandissement obtenu.
Note : le facteur de grandissement indiqué dans les tests suivant est évalué de façon approximative à partir de mesure des pixels sur les images obtenues.
Pour commencer je vais utiliser juste l'objectif 50mm.
Je ne vais pas pouvoir beaucoup me rapprocher puisque la distance minimale de mise au point est de 45cm.
Test objectif 50mm
Si on calcule le grandissement obtenu sur cette photo à partir de la taille du capteur, on obtient 0,15x. Ce qui est très loin du grandissement attendu pour de la macro.
Passons à la solution avec la bague d'inversion qui me permet de retourner mon objectif 50mm.
Test objectif 50mm inversé
Là je vais tout de suite pouvoir me rapprocher beaucoup plus près du sujet et j'obtiens un grandissement cette fois-ci de 0,67x.
Je vais maintenant tester la solution avec les tubes d'extension.
Test objectif 50 mm + tube d'extension 13 mm
Tout d'abord avec le premier tube de 13mm, J'arrive à distance minimale de mise au point de 25cm et j'obtiens un grandissement de 0,39x.
Test objectif 50 mm + tube d'extension 21 mm
Si je passe sur le tube de 21 mm, je réduis encore ma distance minimale de mise au point à 22cm et j'obtiens un grandissement de 0,52x.
Test objectif 50 mm + tube d'extension 31 mm
Maintenant le plus grand tube de 31mm. J'arrive à atteindre une distance minimale de mise au point de 20cm et j'obtiens un grandissement de 0,72x.
Test objectif 50 mm + tube d'extension 13 mm + 21mm + 31 mm
Essayons cette fois-ci d'empiler les 3 tubes, ce qui fait au total 65mm.
On peut voir que dans ce cas, je suis pratiquement obligé de me coller au sujet pour faire la mise au point. Mais j'obtiens un grandissement encore plus important de 1,2x.
Dernier test, je vais utiliser l'objectif macro 100mm.
Test objectif 100 mm macro
On constate que je peux cette fois-ci rester assez éloigné du sujet tout en ayant un grandissement très intéressant (0,92x).
Je vais maintenant aborder 4 problèmes majeurs que vous allez rencontrer si vous souhaitez faire de la photo macro.
Commençons par la profondeur de champ. Comme vous avez pu le voir lors des tests, lorsque l'on fait de la macro, la profondeur de champ est très réduite. Et plus vous aurez un grandissement important, plus la zone de netteté sera faible.
F/2.8 1/320s ISO 400
Pour essayer de contrer ce problème il faudra fermer un peu l'ouverture de votre diaphragme, en général avec des valeurs entre F/8 et F/16 sans non plus aller au maximum au risque de créer de la diffraction.
Mais même avec ces valeurs, il n'y aura pas de miracle, la profondeur de champ ne fera que quelques millimètres.
F/11 1/250s ISO 6400
Il existe alors une autre solution plus avancée qui est de faire du focus stacking. Cette technique consiste à prendre plusieurs photos en décalant le plan de mise au point, puis de les assembler par la suite.
Cette solution bien qu'efficace ne sera par contre réalisable que sur des sujets immobiles.
Comme on l'a vu juste avant, pour avoir une zone de netteté suffisante, on sera obligé de fermer l'ouverture de son objectif, ce qui va réduire la quantité de lumière qu'il faudra alors compenser, soit avec un temps de pose plus long ou encore une augmentation de l'ISO pour éviter le flou de mouvement.
Le fait aussi d'être très proche du sujet à photographier, empêchera souvent la lumière ambiante d'atteindre le sujet, soit à cause de l'objectif ou juste à cause de votre ombre.
C'est pour cela que souvent pour compenser ce manque de lumière, on utilise en macro photographie de la lumière artificielle et notamment des flashs.
Le flash aura en plus l'avantage de figer le mouvement grâce à la durée de l'éclair qui est très courte.
Vous trouverez souvent des flashs spécifiques macro qui se fixent à l'avant de l'objectif, mais ils ne sont pas toujours intéressant puisqu'ils donneront une lumière trop homogène sur le sujet.
Vous pouvez plutôt utiliser un flash classique qu'il faudra alors diffuser afin d'obtenir un rendu plus agréable sur le sujet.
Vous verrez d'ailleurs souvent les photographes macro réaliser leur propre système de diffusion.
Le troisième problème que vous allez vite rencontrer en photo macro, c'est la mise au point.
Les sujets à photographier étant très petit, le système de mise au point automatique aura souvent du mal à réaliser la mise au point.
C'est pourquoi il est plutôt conseiller d'effectuer la mise au point manuellement.
Vous pourrez alors passer en mode live view et certains appareils ont même une fonction appelée Focus Peaking qui permet de visualiser la zone précise de mise au point.
Mais l'autre conseil, serait plutôt de tourner la bague de mise au point au maximum, puis d'ajuster soit en vous avançant / reculant, ou en avançant / reculant l'objet à photographie.
Cette technique est assez pratiquement si vous faites des photos d'insectes sur une branche.
Dernier conseil pour réussir vos prochaines photos macro, il faudra s'assurer d'être bien stable.
À ce niveau de grossissement, le moindre petit mouvement risque de générer des photos floues, et pour éviter cela vous pouvez soit utiliser un temps de pose suffisamment rapide mais également des flashs qui, comme on l'a vu précédemment, vous aideront à figer le mouvement.
Autre solution, vous pouvez aussi opter pour un trépied ou monopode, qui vous aidera à stabiliser votre prise de vue, mais cela risque d'être moins pratique si vous photographier des sujets mobiles comme des insectes.
Pour résumé, nous avons vu que pour faire de la photo macro, il faut faire attention au facteur de grandissement.
Même si on essayera de se rapprocher au minimum d'un facteur de 1x, ne vous inquiétez si vous êtes un peu en dessous, ça fera tout de même de belles photos proxy.
En termes d'équipements, si vous souhaitez juste tester un peu la photo macro, je vous conseille plutôt d'investir dans des tubes d'extension ou encore dans des bonnettes macro que vous pourrez utiliser avec les objectifs que vous possédez déjà.
Et par la suite, si la macro photographie vous intéresse vraiment, vous pourrez alors investir dans de vrais objectifs macro en faisant attention encore une fois au facteur de grandissement.
Photo macro d'une bulle de savon
Voilà j'espère que tout cela vous aidera maintenant à vous lancer dans la macro photographie.
Vous verrez qu'il y a un nombre infini de sujets à photographier en macro. Au-delà des classiques insectes ou fleurs, n'importe quel objet du quotidien peut devenir une source d'inspiration et il ne tient qu'à vous de les mettre en valeur.
[ Enregistrez cet article dans votre compte Pinterest pour le retrouver plus tard ]